Considérons maintenant le problème de la vibration libre de la poutre encastrée précédente (figure 3.3 ). L'équation d'équilibre s'écrit:
à laquelle on ajoute les conditions aux limites:
et les conditions initiales (déformée à
et vitesse
initiale nulle):
La formulation faible s'obtient comme précédemment, en multipliant
l'équation par un déplacement virtuel licite (à un
instant t fixé) et en intégrant sur tout le solide:
Après intégration par partie du second terme, il vient:
En utilisant les conditions aux limites (3.9), la variation
doit s'annuler en
:
.
Cette formulation faible s'écrit:
Dans cette formulation faible, on a considéré une variation
à un instant t donné. Cette équation traduit l'égalité à chaque instant
t du travail des forces d'accélération et des forces élastiques.
Pour écrire la formulation variationnelle, on considéré ce qu'il se
passe entre 2 instants: l'instant initial et un instant
.
Les 2 positions d'équilibres associées sont notées
et
, et on recherche quelles sont les différentes
solutions possibles
entre ces 2 instants. Les différentes
trajectoires (solutions) licites considérées
coıncident avec
les 2 états d'équilibres à
et à
:
et vérifient les liaisons
La variation entre la solution d'équilibre et une de ces trajectoires
:
, vérifie donc:
et la condition de liaison
.
Pour obtenir la formulation variationnelle, on intègre en temps l'équation
(3.11) entre l'instant initial et l'instant :
En intégrant par partie la dérivée seconde en temps, il vient:
Les conditions imposées sur la variation (3.13) impliquent la nullité du terme de bord, et l'équation (3.14) devient:
En notant
on obtiens:
Cette relation implique que la solution doit être telle que
soit extremum. En terme mécanique, cette intégrale représente une
action, et la fonctionnelle
le Lagrangien
du système. En effet la fonctionnelle
est la différence entre l'énergie cinétique
du solide et son
énergie potentielle élastique
. Elle représente le Lagrangien
du système, et l'équation précédente est la traduction du principe
de moindre action en mécanique:
“la solution d'équilibre du système est telle
que l'action
soit minimum ”.
L'action est une fonctionnelle (i.e. est fonction d'une
fonction
). La condition de minimisation de
est donc que sa “dérivée par rapport” à
s'annule (généralisation
de la condition d'extremum d'une fonction). La définition de la dérivée
fonctionnelle de
est une généralisation de la dérivée
d'une fonction par rapport à une variable, et est fonction de la variation
(direction de dérivation)
.
En utilisant cette définition, et en utilisant un calcul classique de variations, la condition de minimisation de l'action conduit aux équations de Lagrange (pour un milieu continu2.2):
qui correspondent à la formulation faible (3.15), ou principe des travaux virtuels.
A partir de ce formalisme Lagrangien, on peut retrouver les propriétés
du système. On définit la quantité
par
Cette quantité reste constante au cours du temps
puisque par définition de
Cette dernière expression est nulle, puisque
vérifie les équations de Lagrange (3.15). Cette quantité
est en faite
l'énergie totale du système:
qui se conserve au cours du temps. Pour ce système conservatif, on retrouve donc le principe de conservation de l'énergie.
La formulation variationnelle de notre problème s'écrit:
La condition de minimisation de l'action conduit aux équations de Lagrange:
qui correspondent la formulation faible (3.15), ou principe des travaux virtuels
Pour un problème dynamique en élasticité linéaire, utilisant une formulation
en déplacement
, le Lagrangien s'écrit
sous la forme:
l'énergie élastique s'écrit en fonction du déplacement sous la forme:
Les équation de Lagrange s'écrivent alors:
Dans le cas d'un problème statique:
,
le Lagrangien ne dépendant que de
, et s'écrit ( en tenant
compte du terme de force extérieure
):
Il correspond donc à l'opposée de la fonctionnelle (3.6)
:
. La formulation faible (3.5)
correspond donc bien aux équations de Lagrange à l'équilibre statique:
Dans le cas d'un système mécanique amorti, on introduit une force
supplémentaire d'amortissement , en générale dépendant de
la vitesse
. Cette force n'est pas conservative, et
on ne peut plus définir de Lagrangien
pour le système complet et écrire les équations de Lagrange (3.15).
En revenant au principe des travaux virtuels, on calcul le travail “virtuel” de la force d'amortissement:
et en utilisant le Lagrangien précédent pour la partie conservative
on obtiens les équations de Lagrange généralisées, ou principe des travaux virtuels
Dans ce cas, on ne peut plus appliquer de principe de moindre action ou formulation variationnelle. On dispose uniquement de la formulation faible, ou principe des travaux virtuels.
Écrire la formulation faible dans le cas de vibrations forcées induites
par une force dépendant du temps appliquée en
.
On pourra montrer que dans ce cas le Lagrangien s'écrit:
Écrire la formulation faible dans le cas où le système précédent est
amorti, avec un amortissement intrinsèque proportionnel à la masse.
Dans une section d'épaisseur la force d'amortissement s'écrit:
Montrez que les équations de Lagrange s'écrivent: