On considère une poutre encastrée à une extrémité et soumise à une
force de traction dans la direction
(figure 3.3
).
Comme il a été vue dans le chapitre précédent, l'équation d'équilibre
locale des forces en statique s'écrit ( en notant le déplacement
d'une section d'abscisse
,
la section et
le module
d'Young):
A cette équation, il faut ajouter 2 conditions aux limites:
En intégrant par partie, il vient:
On calcule ensuite le terme de bord en utilisant les conditions aux
limites. La condition de Neuman (3.3) permet de calculer
ce terme en . Pour le terme en
, on note que le déplacement
est un déplacement licite, qui doit respecter les liaisons.
La condition de Dirichlet fixe la valeur de
en
, et
donc le déplacement
doit s'annuler en
:
.
On obtiens ainsi:
Cette équation traduit le principe des travaux virtuels appliquée
au solide: la somme du travail des forces internes ()
est égale à la somme du travail fourni par les forces externes (force
de traction
) pour tous les déplacements virtuels licites vérifiant
les liaisons
.
C'est la formulation faible de l'équation (3.1) associée aux conditions aux limites (3.2,3.3), qui s'écrit:
En utilisant le calcul des variations, on peut donner une interprétation de l'équation (3.4). En effet cette équation s'écrit sous la forme suivante:
Cette équation traduit la condition de stationnarité ou d'extremum
de la quantité
Cette quantité représente la somme de l'énergie élastique
du solide et du travail “virtuel”
des forces extérieures
appliquées. Pour ce problème statique, on peut calculer l'énergie
élastique
à l'équilibre en utilisant la formulation faible (3.5).
En effet, le déplacement
et sa variation
vérifient
les mêmes conditions aux limites, donc parmi toutes les variations
virtuelles licites
, on peut choisir
dans (3.5). On obtiens ainsi:
d'où l'expression du potentiel à l'équilibre:
L'énergie élastique à l'équilibre est donc égale à la moitié du travail
de la force pour un déplacement
. C'est l'énergie
fournie au solide, lorsque que l'on passe de l'état naturel (i.e.
sans contraintes) avec
à l'état contraint par la force
.
Ce passage doit se faire par une succession d'états d'équilibre correspondant
à des petites augmentations
de la force pour passer de
à
. Dans ce cas le travail fournit est égale à la valeur
moyenne
de la force (entre 0 et
multipliée par
le déplacement
Ce travail fourni est emmagasinée dans le
solide sous forme de potentiel élastique. C'est ce que traduit la
relation précédente.
On note que la formulation faible ne donne pas le travail réel des forces, mais uniquement un travail virtuel autour de la position d'équilibre pour une variation virtuelle licite autour de cette position. En effet l'équilibre des forces implique l'égalité des travaux de ces forces pour un petit déplacement autour de la position d'équilibre.
A partir de ces relations, on peut en déduire la valeur de la fonctionnelle
à l'équilibre, qui est égale à l'opposé de l'énergie élastique:
La condition de stationnarité de , qui dans ce cas est
un minimum, correspond à la formulation variationnelle de l'équation
(3.1) associée aux conditions aux limites (3.2,3.3),
et s'écrit:
Pour un même problème, on a donc 3 formulations équivalentes:
D'un point de vue mathématique, la formulation faible est la formulation la plus générale, car elle s'applique à n'importe quelle équation aux dérivées partielles. Elle permet en outre l'accès à des solutions généralisées (ou solutions faibles) des équations aux dérivées partielles.