Nous avons vue qu'il existait plusieurs approches (travaux virtuels,
Lagrange, approche formelle) pour obtenir la formulation faible d'une
équation (ou système d'équations) aux dérivées partielles .
Cette formulation faible peut s'écrire sous la forme symbolique:
où est l'espace des solutions,
la forme bilinéaire associée
aux dérivées partielles de l'équation et
la forme linéaire
associée au second membre.
L'espace des solutions est un espace de fonctions (de dimension
infinie), et la recherche d'une solution analytique de (3.29)
dans cet espace n'est en générale pas possible.
On recherche donc une solution approchée , en construisant
une approximation
de dimension finie
de l'espace des
solutions
. On se donne pour cela une famille libre de
fonctions
de
, et on construit l'espace
vectoriel
engendré par ces
fonctions:
On cherche alors la solution de la formulation dans cette espace ,
en résolvant le problème discret:
En décomposant la solution sur la base des fonctions
et en prenant comme fonction test chacune des fonctions de
base
(ce qui est équivalent), la formulation faible s'écrit,
en tenant de la bilinéarité de
qui n'est autre qu'un système linéaire d'ordre
qu'il suffit de résoudre pour obtenir la solution approchée .
Si le problème admet une formulation variationnelle, la solution
minimise la fonctionnelle
dans
:
est une fonction quadratique de
variables
, qui est minimum si le gradient de
par
rapport à ces
variables est nul. Or
et la condition de minimisation conduit alors au système linéaire (3.30).
La méthode des éléments finis n'est qu'une méthode particulière pour
construire l'espace et les fonctions de base
.
Pour terminer, nous allons donner quelques propriétés de la formulation faible discrète.
Considérons le problème (3.23, 3.24) avec
.La solution analytique
est le polynôme du second
degré:
La fonctionnelle
de la formulation variationnelle
(3.28) s'écrit:
et un calcul directe fournit:
Nous allons calculer une approximation de cette solution exacte sur
une base de fonctions trigonométriques. Compte tenu des conditions
aux limites et des propriétés de symétrie du problème par rapport
à , les fonctions choisies sont les fonctions de base
:
Et nous allons calculer la solution approchée en utilisant
que deux fonctions de base
et
On peut alors calculer
analytiquement (en utilisant
Maple par exemple)
Cette fonctionnelle est un paraboloıde de révolution (représenté sur la figure 3.3), dont le minimum est obtenu par résolution du système d'équations:
Ces équations s'écrivent:
Ces équations sont identiques à celles obtenues avec la formulation
faible (3.26), en remplaçant la solution exacte
par son approximation
, et les fonctions tests
par les
fonctions de base
et
2.5. Ce système d'équations linéaires permet de déterminer les coefficients
inconnus
.
La solution approchée s'écrit:
On a tracé sur la figure 3.4 la solution approchée
comparée à la solution exacte
, ainsi que l'erreur d'approximation
. On constate sur la figure que l'on a une très bonne
approximation de la solution, avec une erreur uniformément répartie
(de l'ordre de
maximum).
Pour cette solution approchée , la valeur de la fonctionnelle
vaut:
qui est légèrement plus grande que la valeur exacte (3.31).
Nous allons maintenant montrer que la solution approchée
calculée avec la formulation faible discrète est la meilleure approximation2.6 de la solution exacte
du problème dans l'espace d'approximation
engendré par les fonctions de base
et
.
Pour cela nous allons tout d'abord comparer à l'interpolation
dans
de la solution exacte
aux 5 points
d'interpolations
.
Cette interpolation de
s'écrit:
et coıncide avec la solution exacte aux points d'interpolation :
Compte tenu des propriétés de symétrie du problème, ces 5 relations ne donnent que 2 équations indépendantes;
qui permettent la détermination unique des coefficients et
. L'interpolation
s'écrit donc:
Cette solution approxime bien la solution exacte , comme
on peut le constater sur la figure 3.5, mais l'erreur
d'interpolation est plus grande en moyenne que l'erreur d'approximation
comme on le constate sur cette même figure.
Pour le vérifier, on calcule l'erreur moyenne (en norme
):
et constate donc que l'erreur d'approximation est plus faible que
l'erreur d'interpolation, et donc la solution est meilleure
que l'interpolation
.
De façon plus générale, si l'on cherche la fonction de
qui minimise l'erreur d'approximation (au sens de la norme
):
on retrouve l'approximation .
De même, si l'on cherche la fonction de
qui minimise
l'erreur d'approximation (au sens de la norme associée à la fonctionnelle
)
on retrouve encore l'approximation . En fait la minimisation
de cette erreur conduit à la formulation faible discrète, d'où le
résultat.