Considérons le problème de la diffusion de la chaleur dans une barre homogène, de coefficient de conduction , de masse volumique , de coefficient calorifique , de section et de longueur , sans production d'énergie interne En supposant que les deux extrémités sont maintenues à une température constante , l'équation de conservation de l'énergie s'écrit:
auquel on associe deux conditions aux limites , et une condition initiale .
En effectuant le changement de variable , on obtient le problème modèle suivant avec des conditions aux limites de type Dirichlet homogènes (c'est à dire que la valeur de est imposée égale à zéro aux extrémités et ):
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Dans cette équation est la diffusivité thermique du matériau, la température relative, et la répartition de température relative initiale .
Dans le but d'obtenir une solution de référence pour les simulations numériques, nous allons chercher une solution analytique du problème , en utilisant la méthode classique de séparation de variables.
Pour résoudre , on considère le problème sans condition initiale fixée:
On cherche une solution élémentaire de ce problème sous la forme à variables séparées:
En divisant par , il vient:
L'examen de l'équation (1.5) montre que le membre de gauche est une fonction de seulement, tandis que le membre de droite n'est fonction que de Par conséquent si varie et reste constant, reste constant. De même, si varie et reste constant reste aussi constant. Chacun de ces membres doit donc être constant, disons égale à D'où les 2 équations:
que l'on réécrit sous la forme:
En intégrant l'équation pour (1.8), il vient:
Le signe de la constante donne l'évolution de la température au cours du temps (puisque ). Si la constante est positive, la température croit exponentiellement, ce qui n'est physiquement pas acceptable. Par contre si la constante est négative, la température décroît exponentiellement, ce qui est à priori la solution à retenir. Nous envisagerons cependant les 2 cas, et nous montrerons que seul le second cas conduit à une solution non identiquement nulle.
En supposant on pose ( est une constante arbitraire). En réécrivant l'équation pour (1.9), on obtient :
Cette équation (1.11) est une équation du second ordre homogène et à coefficients constants. Cherchons la solution sous la forme : . On obtient alors l'équation caractéristique : qui fixe les valeurs possibles de , d'où la solution :
ou encore :
La solution de (1.2) de s'écrit alors :
avec et des constantes. On peut montrer sans difficulté que l'application des conditions aux limites du problème conduit à et donc à une solution identiquement nulle.
En supposant maintenant , on pose , et dans ce cas en suivant la même démarche que précédemment, on montre que la solution s'écrit :
L'application de la première condition aux limites en donne :
s'écrit alors:
L'application de la deuxième condition en implique :
Si on choisit on retrouve une solution identiquement nulle. On suppose donc que et nous obtenons puisque :
Cette condition fixe les valeurs possibles de : (
La solution de s'écrit:
où les sont des constantes arbitraires. On constate que puisque l'on a fixé aucune condition initiale, le problème admet une infinité de solutions.
Les solutions (1.14) satisfont l'équation et les conditions aux limites du problème . Pour satisfaire la condition initiale ( ), nous devons avoir :
Le problème revient maintenant à la détermination des de sorte que la série (1.15) converge vers pour tout . Pour calculer les constantes , on multiplie l'équation (1.15) par , et on intégre sur l'intervalle . En utilisant l'orthogonalité des fonctions sinus:
on obtiens la valeur de
Les sont les coefficients de Fourier de la fonction périodique de période coïncidant avec sur l'intervalle .
La solution générale du problème s'écrit:
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Dans le cas particulier , on trouve le mode propre (i.e. une solution qui évolue de façon auto-similaire au cours du temps) d'ordre du problème :
Ce mode propre décroît de façon auto-similaire et exponentiellement au cours du temps proportionnellement au carré de sa longueur d'onde .
Cela montre qu'une fluctuation de température est d'autant plus amortie au cours du temps que sa longueur d'onde est courte. C'est un phénomène caractéristique des processus de diffusion.