L'analyse de Fourier permet une étude des propriétés d'un schéma aux différences finies, en particulier dans le cadre une équation parabolique, comme l'équation de convection diffusion:
On cherche une solution sous la forme d'une serie de Fourier en espace
est le nombre d'onde: (où est la longueur d'onde)
L'équation d'évolution du mode de Fourier s'écrit:
Cette équation s'intégre entre et , en supposant et constant sur l'intervalle de temps:
On peut donc écrire la relation entre le mode de Fourier à l'instant et :
est appelé le symbol de l'opérateur (ou équation) (2.55).
Ce symbol s'écrit sous la forme générale
et permet de calculer la solution à l'étape en fonction de la solution à l'étape
Si on cherche la solution de (2.55) sous la forme d'une onde progressive:
pour un symbol donnée par la relation (2.57), on en déduit
L'onde est donc une onde progressive qui se propage avec une vitesse et qui se trouve amortie exponentiellement:
englishANIMATION onde progressive
Pour analyser le schéma D.F., on éffectue la transformée de Fourier des valeurs dans l'équation aux différences:
d'où l'on déduit une relation pour le mode
est appelée le symbol du schéma D.F. (équivalent discret de ).
Ce symbol peut sécrire sous la forme
avec
Si le schéma D.F. approchait exactement l'équation, on aurait , ce qui n'est évidemment pas le cas. On définit donc
Si à l'instant , la solution approchée coincide avec la solution exacte. A l'instant , l'onde calculée aura subi un déphase par rapport à la solution exacte, ainsi qu'un amortissement de par rapport à cette même onde. La solution calculée sera donc en retard par rapport à la solution exacte si est positif, et en avance sinon.
On note aussi, que la relation d'ondes (2.58) est aussi valable pour une perturbation , et fournit donc l'évolution de l'amplitude et la phase des perturbations:
Le module du symbol de l'équation D.F. est donc le facteur d'amplification du schéma
Une approximation D.F. de l'équation de convection-diffusion (2.55) est le schéma D.F. centré suivant:
soit
On introduit les 2 nombres sans dimensions suivants:
Le symbol du schéma s'écrit:
Son module s'écrit en fonction de :
C'est un polynôme de degré 2 en que l'on étudie entre où il est positif. Il vérifie:
Sa dérivée s'écrit:
et vaut en
Pour que pour , il est donc suffisant que:
soit
La condition de stabilité conduit à
On retrouve la condition de stabilité pour l'équation de la chaleur:
avec une condition supplémentaire sur le pas en temps :
que l'on peut écrire en fonction du nombre de Courant et d'un nombre de Pechlet :
En posant on peut calculer un développement en série de Taylor de en :
soit en fonction de et :
d'où l'expression de
Le schéma est donc consistant et d'ordre puisque:
L solution approchée d'onde progressive se déplace (pour les petits nombres d'ondes , i.e. pour petit) avec une célérité et est amortie avec une coefficient , qui doit donc être positif. On retrouve ainsi une des conditions de stabilité (2.62):
Si la solution exacte vérifie un principe du maximum:
on souhaite que la solution approchée vérifie un principe identique. Pour cela on peut imposer au schéma aux D.F. d'être positif.
et est donc décroissante ( :
La condition de positivité pour le schéma (2.59) s'écrit:
ce qui implique:
Cette condition impose donc les 2 relations suivantes:
La condition
est plus restrictive que la condition de stabilité (2.60), et c'est donc celle que l'on retiendra pour éviter les oscillations dans la solution.
Cette relation impose:
et une condition sur le nombre de Pechlet
Avec la condition (2.61), cette dernière condition vérifie la condition de stabilite (2.61)+(2.62), puisqu'elle impose:
et donc la condition (2.61)+(2.62):
C'est donc les conditions (2.61)+(2.64) que l'on retiendra pour éviter les oscillations dans la solution:
On note que si , on a et le schéma D.F. explicite centré est inconditionnellement instable.
On a calculé avec Matlab la solution approchée pour une condition initiale
et des conditions aux limites périodiques.
La solution exacte est alors une onde progressive amortie:
Sur un maillage de avec , pour le mode et , on a réalisé différentes simulations pour différentes valeurs de , i.e. du nombre de Pechlet .
On constate sur la figure (2.2), que pour des faibles valeurs de , la solution numérique approche très bien la solution exacte. L'erreur augmente quand le nombre de Pechlet augmente, la solution numérique étant beaucoup moins diffusive que la solution exacte. On remarque même que pour , qui est la limite de stabilité (i.e. ), la solution numérique ne diffuse plus ( ).
Ce schéma est donc utilisable uniqument pour des problèmes peu convectifs !
englishANIMATION schéma explicite centré