Ayant construit une équation discréte , il faut ensuite s'assurer que la solution approchée converge vers la solution exacte lorsque les paramètres de discrétisations (pas en temps , pas en espace ) tendent vers zéro indépendamment!
L'étude directe de l'erreur peut être très compliqué et pas toujours possible. On va donc étudier d'autres propriétés de la discrétisation, qui vont permettre de conclure plus facilement.
La consistance caractérise la façon dont l'équation aux différences finies EDF ( ) approche l'équation aux dérivées partielles EDP ( ).
ce qui donne, compte tenu du fait que et que (la valeur de est la valeur nodale du second membre )
Cette différence est l'erreur de troncature du schéma aux différences finies, et corresponds donc à l'erreur commise lorsque l'on remplace la solution approchée par la solution exacte aux noeuds du maillage dans l'équation aux différences EDF.
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Pour calculer cette erreur de troncature, on développe la solution exacte en série de Taylor autour de sa valeur aux noeuds, et on l'exprime en fonction des pas de discrétisation . Le schéma est alors consistant si cette erreur se comporte comme (avec ). Cette erreur de tronacture nous fournit aussi la précision du schéma.
avec
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Si le schéma dépend de plusieurs paramêtres (pas en temps et pas en espace ), on exprime bien entendu l'erreur de troncature en fonction de ces paramêtres:
La précision est alors d'ordre en espace et d'ordre en temps.
La notion de stabilité ne s'applique qu'au cas de la discrétisation d'un problème dépendant du temps (problème parabolique ou hyperbolique). Elle s'applique donc à des schèmas, pour lesquels on calcule des solutions de façon itérative. Les calculs s'éffectuent sur des ordinateurs avec une précision finie, et donc sont sujet à des erreurs d'arrondis. Lors d'un calcul itératif, ces erreurs peuvent être amplifiées par le schèma numérique. Le but de l'étude de stabilité est donc de déterminer quelle est l'amplification des erreurs (ou perturbations) par le schèma.
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Soit la solution à l'étape et la solution à l'étape , l'équation aux différences ( ) s'écrit dans ce cas :
Soit une perturbation de la solution à l'étape . La solution perturbée à l'étape est solution de l'équation aux différences:
L'équation sur la perturbation est obtenue en effectuant la différence de ces 2 équations, et si le problème est linéaire, on obtiens l'évolution de la perturbation :
On décompose cette perturbation en tout point du maillage et à tout instant sous la forme d'une série de modes de Fourier (en notant ):
Le problème étant supposé linéaire, chacun des modes vérifie l'équation (2.53), qui s'écrit pour un mode :
De cette équation, il faut calculer le rapport d'amplification de l'amplitude du mode en fonction des paramêtres et . Le schéma est dit stable si les perturbations ne sont pas amplifiées.
Il faut donc déterminer à quelles conditions sur les paramêtres et ce rapport reste en module inférieure à 1 pour tous les modes (i.e. ).
On utilise un résultat d'analyse du à Lax (Richtmyer et Norton 1967):
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La consistance et la stabilité d'un schéma sont en général beaucoup plus facile à étudier que sa convergence.
Dans ce cas, seule la consistance est nécessaire pour assurer la convergence.