Le principe fondamental de la dynamique, qui traduit l'équilibre entre l'accélération et les forces appliquées, conduit lorsqu'on l'applique à un élément de volume à une équation de bilan vectorielle. Cette équation de bilan a cependant une forme différente suivant la variable vectorielle choisie pour décrire le mouvement.
En mécanique des solides, la variable choisie est le champ de déplacement
. L'accélération d'un élément de volume de masse
, qui s'écrit
, est égale à la somme des contraintes
(avec une composante normale
et une composante tangentielle
) qui s'exercent sur les facettes
, auquelle on ajoutte
les forces volumiques
.
Cette équation de bilan s'écrit:
Pour un problème plan (figure ), ce bilan s'écrit sous la forme de 2 équations scalaires:
En effectuant des développements limités et après une passage à la limite, on obtiens les équations d'équilibre:
soit sous forme vectorielle:
La loi de comportement du matériau permet d'obtenir la relation entre
les contraintes
et les déformations
.
En élasticité linéaire, cette relation s'écrit:
où est la matrice des propriétés du matériau. Pour un
matériau homogène et isotrope, en notant
le coefficient d'élasticité
et
le module d'Young du matériau, cette relation s'écrit:
Dans le cas d'un champ de contrainte plane
,
la relation se simplifie puisque
Dans le cas d'un champ de contrainte unidimensionnel
,
on retrouve les relations classiques de la résistance des matériaux,
en utilisant
:
La relation cinématique lie le champ de déformation
au champ de déplacement
:
A partir de ces équations d'équilibres, on retrouve les équations classiques
Pour un certain nombre de problèmes de mécanique des solides, on peut simplifier l'approche locale précédente en moyennant les efforts sur un volume moyen, par exemple une section de poutre.
Ainsi pour une poutre en flexion, on peut utiliser les hypothèses
de Bernouilli (les sections restent planes, orthogonales à la ligne
moyenne et conservent leur forme). Dans une section la résultante
des efforts se réduit alors à une force de cisaillement
et un
moment fléchissant
:
L'équilibre des forces sur le volume entre 2 sections soumis à une
charge linéique (suivant y) s'écrit:
soit par passage à la limite:
ce qui fournit l'équation d'équilibre:
Puisque les sections ne subissent qu'une rotation (et pas de déformation),
on peut exprimer les déplacements en fonction de l'angle de rotation
. Le déplacement
suivant x dans une section
s'écrit
(
est
la déflexion de la ligne moyenne). Pour les contraintes, on suppose
que
(
)
et les seules contraintes significatives sont
et
(avec
). on a donc:
d'où l'expression du moment fléchissant en fonction de l'inertie
de la section et du déplacement vertical
de la ligne
moyenne:
En reportant dans l'équation (2.15), on obtiens l'équation
d'équilibre moyenne dans la direction (comme il n'y a pas de
compression, la force axiale est nulle en moyenne dans la section
):
C'est l'équation classique de flexion d'une poutre en statique.
En introduisant l'accélération suivant , on obtiens l'équation
de flexion en dynamique qui modélise les vibrations propres
d'une poutre en flexion:
En mécanique des fluides, la variable choisie pour décrire le mouvement
est le champ de vitesse
. L'accélération
d'une particule fluide de masse
s'écrit alors
(la dérivation
s'effectue en suivant le mouvement
de la particule). En utilisant une formulation eulérienne, dans un
repère fixe lié à l'observateur, cette accélération s'écrit:
L'équilibre d'une particule fluide (figure 2.4 ) résulte
de l'équilibre entre l'accélération
, les
contraintes
exercées par l'extérieur (fluide,
paroi) et les forces volumiques
:
Pour un fluide le tenseur des contraintes
est constitué d'une contrainte normale de pression et de contraintes
visqueuses
, proportionnelles aux gradients
du champ de vitesse (fluide Newtonien).
Pour un écoulement bidimensionnel (2D) on obtiens les équations d'équilibre suivantes (après passage à la limite):
Ce sont les équations classiques de Navier-Stokes. A ce système d'équations, il faut ajouter l'équation de conservation de la masse (bilan de masse dans l'élément de volume):
et dans le cas général une équation de conservation de l'énergie et une équation d'état. A partir de ces équations de Navier-Stokes on retrouve les approximations classiques: