Les équations de la mécanique des fluides (équations de Navier-Stokes) font intervenir des termes d'advection non-linéaire (i.e. la vitesse de convection dépend de la solution). En plus des difficultés numériques exposées précédemment pour une équation linéaire d'advection, la résolution numérique de problèmes non-linéaires d'avection se heurte à de nouvelles difficultés:
avec une condition initiale discontinue
La solution exacte est un choc qui se propage avec la célérité , et qui vérifie la relation de saut d'Hugoniot
La relation de saut (3.59) fournit la valeur de la célérité
L'extension naturelle du schéma différence finie décentrée (3.29) à l'équation de Burgers (3.57) peut s'écrire:
en utilisant une vitesse de convection décentrée , ou
en utilisant une vitesse de convection centrée .
[dx=0.01][dx=0.001]
|
Sur la figure (3.30), on a comparé la solution exacte avec la solution numérique calculée avec les 2 schémas décentrés (3.61) et (3.62) et pour deux maillages de et points. On constate que les deux solutions numériques ne convergent pas vers la solution exacte, et donnent une célérité 20% trop petite avec le schéma upwind1 (3.61) et 20% trop grande avec le schéma upwind2 (3.62).
Pour éviter ce comportement, il faut imposer une condition supplémentaire au schéma numérique. Il faut que le schéma soit conservatif, i.e. soit écrit sous une forme conservative.
On part de l'équation exacte sous forme conservative:
Un schéma conservatif par différences finies s'écrit:
où est un flux numérique en . Cette discrétisation correspond correspond à l'approximation par volume finie de (3.63) obtenue en intégrant l'équation en espace sur la cellule et en temps entre et :
La valeur approchée est donc une approximation de la valeur moyenne sur la cellule:
et la valeur du flux numérique une valeur approchée du flux physique entre et :
Ainsi le schéma explicite décentré conservatif pour l'équation de Burgers s'écrit:
[dx=0.01][dx=0.001]
|
Sur la figure (3.31), on a comparé la solution exacte de l'équation de Burgers (3.57,3.58) avec la solution numérique calculée avec le schéma conservatif décentré (3.65) pour deux maillages de et points. On constate qu'avec ce schéma conservatif, la solution approchée converge vers la solution exacte et fournit la bonne vitesse de propagation .