L'analyse précédente peut se généraliser au cas d'un choc droit se déplaçant avec une vitesse constante dans un milieu au repos. A l'amont du choc la vitesse est nulle, le fluide au repos, la masse volumique vaut et la pression , et à l'arrière du choc la vitesse vaut , la masse volumique , et la pression .
Pour se ramener au cas du choc droit stationnaire, on considère un repère lié au choc. Dans ce repère l'écoulement amont est donné par:
et l'écoulement aval par:
Les relations 4.54.64.9 sont toujours valables, mais en remplaçant :
On considère un tube de longueur , séparé en son milieu par une membrane avec d'un coté un gaz à haute pression ( ) et de l'autre un gaz à basse pression ( ).
On enlève la membrane à l'instant . On introduit donc une discontinuité de pression, masse volumique et température dans le tube.
Due à la différence de pression, le gaz de la chambre haute pression va se déplacer dans la chambre basse pression. Une zone entre les 2 gaz se met en mouvement avec une vitesse et une pression : avec en amont la propagation d'une onde de choc avec une célérité . En arrière de cette zone se développe des ondes de détente de pente : . Enfin, si on néglige la diffusion, les deux gaz ne se mélangent pas, et la séparation entre les deux correspond à une discontinuité de contact qui se propage avec la vitesse .
On a donc le développement de 3 ondes dans le système:
Sur l'animation suivante, on a tracé l'évolution de la trajectoire des particules fluides dans un tube à choc, ainsi que l'évolution de la pression, de la vitesse, de la masse volumique et du nombre de Mach dans le tube en fonction du temps.
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Dans l'expérience décrite au chapitre 3, on a créé un choc par déplacement d'un piston.
En utilisant les relations caractéristiques, dans la région entre le piston (qui génère le choc) et le choc (i.e. à l'arrière du choc), la célérité du son vérifie:
(puisque est la célérité dans le fluide au repos)
En utilisant cette relation dans l'équation de conservation de l'enthalpie totale à travers le choc 4.3:
on en déduit la vitesse du choc
On note donc que par rapport au choc, l'écoulement amont est supersonique et l'écoulement aval est subsonique .
On note aussi que la vitesse du choc est la moyenne de la vitesse de propagation à l'amont et à l'aval du choc:
Sur l'animation suivante, on a tracé l'évolution de la trajectoire des particules fluides dans le piston.
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