On considère l'écoulement d'un fluide incompressible (air à des faibles vitesses d'écoulement), de masse volumique constante, autour d'un obstacle cylindrique de rayon R et d'axe Oz.
L'écoulement est à deux dimensions (vitesses parallèles au plan xOy et indépendantes de z) et stationnaire. Un point M du plan xOy est repéré par ses coordonnées polaires . L'obstacle, dans son voisinage, déforme les lignes de courant ; loin de l'obstacle, le fluide est animé d'une vitesse uniforme suivant Ox.
L'écoulement est supposé irrotationnel, et le fluide est supposé parfait (viscosité nulle).
Dans ce cas l'écoulement est un écoulement potentiel, c.a.d que la vitesse découle d'un champ potentiel :
qui vérifie une équation de Laplace:
Les conditions aux limites sont telles que loin de l'obstacle la vitesse est égale à , et que le fluide glisse sur l'obstacle, c.a.d. que la vitesse normale est nulle . La solution analytique de ce problème peut être calculée avec la théorie des fonctions conformes:
Cette solution est tracée sur la figure ci-dessous. Le champ de vitesse est perpendiculaire aux lignes de potentiel ( est parallèle à ).
Cette fonction potentielle est associée à une fonction orthogonale (tracée ci-dessus), telle que
Cette fonction est la fonction de courant de l'écoulement, i.e. les lignes sont des lignes tangentes au vecteur vitesse ( ). L'écoulement étant stationnaire, ces lignes correspondent aux trajectoires des particules fluides. On montre facilement que vérifie aussi une équation de Laplace:
Les conditions aux limites associées sont:
Pour résoudre ce problème par élément finis, on choisit un domaine de calcul fini: i.e. la frontière est ramenée à une distance finie du cylindre (à cette distance la perturbation due au cylindre est négligeable): . On note la frontière extérieure et la frontière du cylindre.
On découpe le domaine en éléments triangulaires (triangulation):
A partir de ce maillage, on construit ensuite une solution approchée comme une approximation polynomiale par morceaux. Ainsi avec une approximation quadratique (élément finis ), sur chaque élément , la solution est un polynôme de degré 2 en x et y:
et possède donc 6 degrés de liberté, qui sont les 3 valeurs aux sommets de l'élément et les 3 valeurs sur les milieux de cotés
Compte tenu des conditions aux limites et de la continuité inter-éléments, la solution possède degrés de liberté (ce nombre dépend du nombre d'éléments et du nombre de noeuds sur les frontières) et s'écrit:
Le terme en permet de vérifier les conditions aux limites 5.2:
Pour déterminer les valeurs inconnues , on écrit la formulation faible de la méthode des résidues pondérés, en multipliant l'équation 5.1 par une fonction test , puis en intégrant sur le domaine :
On intègre par partie, en utilisant la formule de Green, pour obtenir la relation suivante:
En utilisant la méthode de Galerkin, les fonctions tests sont les fonctions de base associées au degré de liberté de :
Ces fonctions tests s'annulent sur la frontière de , et donc l'intégrale de bord dans 5.4 est nulle. En remplaçant par son expression 5.3 , cette équation 5.4 s'écrit:
qui est un système linéaire de équations pour inconnues qu'il suffit de résoudre pour obtenir la solution approchée .